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Des machines performantes et une maîtrise exceptionnelle

Le brouillard de l’impact artificiel et la malédiction du « DEI performatif »

Jun 12, 2023

Diadème Hughes

À une époque où la conscience sociale et environnementale est de plus en plus valorisée, les entreprises ont reconnu l’importance de projeter une image positive de leur impact sur la société. Ils s'efforcent d'apparaître comme des champions de la diversité, de l'équité et de l'inclusivité (DEI) tant en interne qu'en externe.

Cependant, derrière la surface de ces récits bien conçus se cache une sombre réalité : les entreprises s’engagent dans des pratiques performatives, semblant engagées en faveur de lieux de travail équitables et du bien-être communautaire, tout en faisant le strict minimum pour apporter un réel changement.

Ce « brouillard d’impact artificiel » est un écran de fumée qui obscurcit les véritables intentions et actions de ces entités corporatives et à but non lucratif.

En interne, les entreprises soulignent leur engagement à créer des environnements de travail culturellement diversifiés et équitables. Ils organisent des formations DEI, publient des déclarations condamnant la discrimination et vantent souvent leurs efforts pour embaucher des personnes issues de milieux marginalisés.

Même si ces initiatives peuvent signaler des progrès, à y regarder de plus près, leurs efforts ne sont souvent que des gestes symboliques ou des politiques vides de sens. Les initiatives DEI, au lieu de conduire à des changements tangibles, pourraient simplement servir de case à cocher pour améliorer la perception du public.

La véritable équité et l’inclusivité exigent un changement systémique, mais le brouillard de l’impact artificiel permet aux entreprises de se contenter d’une diversité superficielle sans être confrontées à des préjugés plus profondément enracinés.

Un indicateur courant de l’équité performative est le manque de représentation significative aux différents niveaux de l’organisation. Les entreprises peuvent embaucher quelques personnes issues d’horizons divers pour des postes distingués tout en négligeant de s’attaquer aux obstacles systémiques qui empêchent les autres d’accéder à des postes de direction.

En outre, afin de paraître diversifiées et inclusives, certaines entreprises ont recours à une pratique symbolique, qui consiste à nommer des individus issus de groupes marginalisés à des postes importants uniquement pour l’apparence.

Ces minorités symboliques sont censées refléter les communautés qu’elles servent. Cependant, sous cette représentation superficielle, il leur manque une véritable agence, une rémunération compétitive et une véritable influence au sein de l’entreprise.

De plus, les entreprises peuvent négliger les causes profondes des inégalités et adopter des solutions superficielles. Ils peuvent mettre en œuvre des gestes symboliques, comme organiser des événements sur le thème de la diversité ou participer à des causes sociales médiatisées, sans s’attaquer pleinement aux préjugés et aux inégalités profondément enracinés au sein de leurs propres structures.

De plus, les minorités symboliques, souvent célébrées comme le visage de la diversité, occupent généralement des postes visibles tels que porte-parole, ambassadeurs de marque ou responsables de la DEI.

Ils sont chargés de projeter une image d’inclusivité et de comprendre les expériences des communautés marginalisées. Les entreprises peuvent utiliser ces personnes comme bouclier contre les accusations de discrimination, signalant ainsi au public qu’elles valorisent la diversité.

Cependant, cette représentation manque souvent de substance, car le rôle de la minorité symbolique se limite souvent au symbolisme et ne se traduit pas par une influence tangible ou des contributions significatives. Ces personnes peuvent être réduites au silence lorsqu’il s’agit de décisions qui ont un véritable impact sur la DEI au sein de l’organisation, les rendant ainsi impuissantes malgré leur apparente importance.

Ces pratiques performatives s’étendent également aux interactions externes. Les entreprises se présentent souvent comme des entités bienveillantes dédiées au service de leurs clients et de leurs communautés, créant l’illusion de se soucier profondément de leurs besoins.

Ils s'engagent dans des campagnes de marketing socialement responsables, des efforts philanthropiques et des activités de sensibilisation communautaire pour renforcer leur image publique soigneusement sélectionnée.

Mais derrière une façade d’altruisme, certaines entreprises exploitent les communautés pour leurs ressources sans faire de véritables efforts pour comprendre et répondre à leurs besoins.

Le brouillard de l’impact artificiel non seulement entrave les progrès réels, mais crée également un sentiment de complaisance au sein des organisations. Lorsque les entreprises estiment qu’elles en ont fait suffisamment pour apparaître socialement responsables, elles sont moins motivées à adopter des changements substantiels.